Nat & Form Alfalfa en Gélules

Historique et origine :

L’alfalfa, plus connue sous le nom de luzerne (Medicago sativa), est une plante originaire d’Asie occidentale. Cultivée pour la nourriture animale, elle s’est répandue au Moyen-Orient puis dans toute l’Europe.

Elle pousse sur des sols argileux et légèrement acides, et peut se satisfaire de terrains secs car elle est capable de puiser les éléments dont elle a besoin à plus d’un mètre sous terre.

Les jeunes pousses d’alfalfa sont consommées depuis toujours en Asie et seulement depuis les années 60 en Occident.

Les arabes reconnaissent en l’alfalfa « le père de tous les aliments » (al-fac-facah) et s’en servaient pour nourrir les chevaux.

Reconnue par les phytothérapeutes pour ses qualités nutritives, elle renferme également des pouvoirs reminéralisants.

Description

L’alfalfa est une plante herbacée vivace à tige dressée dès la base puis rameuse et anguleuse. Sa hauteur varie de 30 à 90 cm. Elle présente des nodules racinaires qui témoignent de son association symbiotique avec les bactéries Rhizobium. La première feuille est unifoliée. Les feuilles suivantes, alternes, sont composées de trois folioles égales, glabres, obtuses, un peu échancrées, et denticulées. Les fleurs, violettes ou bleuâtres, sont réunies en grappes allongées. La floraison se déroule entre juin et octobre. 

Propriétés

L’alfalfa est principalement utilisée par sa richesse en minéraux et en oligo-éléments : calcium, silice, fer, phosphore ainsi que le cuivre, le zinc et le sélénium. Ces composants en font un auxiliaire précieux dans la lutte contre les problèmes d’asthénie (fatigue généralisée) et d’anémie. Grâce aux minéraux qu’elle contient, l’alfalfa est aussi très utile dans le cadre des problèmes de cheveux cassants, cheveux ternes et ongles cassants.
 Depuis plusieurs années c’est également pour sa teneur en vitamine K et son effet anti-hémorragique qu’elle est reconnue.

Une prise régulière d’alfalfa préviendrait l'hypercholestérolémie et l'athérosclérose. Un oestrogène végétal est également présent dans l'alfalfa : le cournestrol.

L’action hormonale du cournestrol associées au calcium et à la silice présents dans l’alfalfa sont une piste intéressante pour les troubles liés à la ménopause et dans la prévention de l’ostéoporose.

Composition chimique des parties aériennes

• Lipides

- Myristone, alfalfone

- Lécithine, phosphatidyl-éthanolamine, phosphatidyl-glycérol, phosphatidyl-inositol

- Caroténoïdes

- Stérols (sitostérol, stigmastérol, spinastérol)

- Quinones

• Composés phénoliques: Flavonoïdes : flavones (apigénine, lutéoline, tricine), flavonols (quercétine, kaempférol), anthocyanes et flavanols - Phytoestrogènes
• Isoflavones : génistéine-5-7-4-trihydroxyisoflavone, biochanine A, daidzéine-7-4- dihydro-isoflavone, formononétine
• Coumestanes : coumestrol, 4-méthoxycoumestrol, 3-méthylcoumestrol, 11-12- diméthoxy-7-hydroxy-coumestane, lucernol, médicagol, sativol, trifoliol
• Isoflavanones
• Saponosides (ou saponines)
• Vitamines : D, E

Principales propriétés pharmacologiques

• Oestrogénique

L’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) considère l’alfalfa comme une plante ayant une activité estrogénique in vitro et in vivo grâce à la présence des coumestanes. En effet, le coumestrol et le 4-méthoxycoumestrol se lient aux récepteursdes estrogènes et montrent une activité utérotrophique.

• Régulateur métabolique (cholestérol, glycémie)

Cholestérol 

Une étude réalisée sur des singes montre que les saponosides de l’alfalfa :

• diminuent significativement l’absorption intestinale de cholestérol et le ratiocholestérol total plasmatique / HDL (High Density Lipoprotein) – cholestérol
• augmentent l’excrétion fécale des stéroïdes et des acides biliaires. L’alfalfa empêche in vivo l’oxydation des LDL (Low Density Lipoprotein) via l’action synergiquedes flavonoïdes et des phytoestrogènes.

Glycémie

L’alfalfa est utilisée traditionnellement dans le traitement du diabète. Cette action a étémise en évidence in vivo sur des modèles de souris diabétiques. L’alfalfa stimuleraitnotamment l’incorporation du glucose sous forme de glycogène dans le muscle abdominalet posséderait des propriétés similaires à celles de l’insuline.

Autres propriétés

Hémostatique, antihémorragique et antifongique. 

Toxicité

L’alfalfa ne présente pas de danger aux doses recommandées, à l’exception de quelques cas d’allergie.

Contre-indications

Hyperestrogénie, cancers génitaux évolutifs (sein ou utérus estrogéno-dépendants).

Effets secondaires

Rare cas de troubles gastro-intestinaux (diarrhées…), dermatites et arthralgies.

Interactions médicamenteuses

L’alfalfa pourrait contrer l’action anticoagulante des médicaments à action similaire.

Ses effets sur la régulation du métabolisme du cholestérol pourrait s’ajouter à ceux des médicaments hypolipidémiants.

Principales indications 

• Adolescente donnant un aspect faussement musclé infiltré, réglée tardivement avecdysménorrhée foncée, cycle long irrégulier, pouvant présenter une séborrhée, voire del’acné sur le bas du visage
• Adolescent acnéique ayant présenté des poussées d’épiphysite de croissance
• Femme hyperandrogénique, acnéique avec aggravation prémenstruelle, aux cyclesirréguliers et/ou longs, associée à une mastose prémenstruelle et parfois des oedèmes des membres inférieurs en manchon n’englobant pas les pieds
• Ménopause avec hypoestrogénie, bouffées de chaleur nocturnes, augmentation de lapilosité du visage

Indications et associations de plantes médicinales

• Carence estrogénique avec signes d’hyperandrogénie (séborrhée, acné des sujets maigres, pilosité anormale...) : Alfalfa + Houblon aa
• Acné des adolescent(e)s florides : Alfalfa + Ortie racine
• Ongles et cheveux cassants, épiphysite de croissance chez l’adolescent(e), potentialisation des traitements classiques de l’ostéoporose rachidienne à bas niveau de remodelage : Alfalfa + Prêle
• Syndrome métaboliquedelafemmeménopausée hyperandrogénique :Alfalfa + Olivier

Sources                                         

• 1) AFSSA en collaboration avec l’AFSSAPS, Rapport « sécurité et bénéficesdes phytoestrogènes apportés par l’alimentation » - Recommandations, 10 mars 2005.
• 2) Bruneton J., 1999. Pharmacognosie, phytochimie, plantes médicinales.Tec et Doc ; Cachan : Ed. médicales internationales, 3ème édition, 716-7.
• 3) Ginet P., Medicago sativa L. : la luzerne, commercialisée à l’officine sous le nom alfalfa, Thèse de pharmacie, Février 2005.
• 4) Gray A.M. et al., 1997. Pancreatic and extrapancreatic effects of the traditional anti-diabetic plant, Medicago sativa (lucerne). Br J Nutr., 78 (2) : 325-34.
• 5) Hwang J. et al., 2001. Soy and alfalfa phytoestrogen
• extracts become potent low-density lipoprotein antioxidants in the presenceof acerola cherry extract. J. Agric. Food Chem., 49 (1) : 308-14.
• 6) Malinow M.R. et al., 1981. Cholesterol and bile acid balance in Macaca fascicularis effects of alfalfa saponins. J Clin. Invest., 67 (1) : 156-62.
• 7) Saloniemi H. et al., 1995. Phytoestrogen content and estrogenic effect of legume fodder. Proc. Soc. Exp. Biol. Med., 208 (1) : 13-7.
• 8) Swanston-Flatt S.K. et al., 1990. Traditional plant treatments for diabetes. Studies in normal and streptozotocin diabetic mice. Diabetologia, 33 (8) : 462-4.