Huile essentielle de Thym à Linalol : Élixir aromatique d’une douce force naturelle

L’huile essentielle de Thym à Linalol, tirée du Thymus vulgaris ct linalol, représente un élixir aux multiples vertus dans l’arsenal de la phytothérapie moderne. Connue pour sa composition unique et ses propriétés thérapeutiques diversifiées, cette huile essentielle se distingue par sa douceur et son efficacité. Cet article vise à explorer en détail les caractéristiques botaniques, les bienfaits pour la santé et les applications variées de l’huile essentielle de Thym à Linalol, en s’appuyant sur des données scientifiques actuelles.

Nous aborderons ses origines, sa composition chimique spécifique et son rôle dans divers contextes thérapeutiques. De son impact antimicrobien à ses effets neurotoniques, chaque aspect sera examiné pour comprendre pourquoi l’huile de Thym à Linalol est de plus en plus prisée dans le monde de la santé naturelle et du bien-être. En outre, nous mettrons en lumière les méthodes d’utilisation, les dosages recommandés et les précautions à prendre pour une utilisation optimale et sécuritaire.

Ce guide complet fournira non seulement des informations précieuses pour les amateurs d’aromathérapie et les professionnels de la santé, mais aussi pour toute personne souhaitant enrichir sa trousse de soins naturels avec une huile essentielle polyvalente et efficace.

Quelles sont les caractéristiques du Thym ct Linalol ?

Le Thym Vulgaire à linalol, de son nom botanique Thymus vulgaris ct linalol, appartient à la famille des Lamiaceae.

Quels sont ses attributs botaniques ?

Thymus vulgaris L., également connu sous le nom de Thym ou Farigoule, se présente comme un sous-arbrisseau mesurant entre 10 et 30 cm. Il se distingue par une pigmentation verte, oscillant entre des nuances blanchâtres et grisâtres, et émettant une fragrance notablement aromatique. Les tiges ligneuses de la plante adoptent une disposition soit dressée, soit ascendante, ne s’enracinent pas et présentent une torsion, formant ainsi un buisson compact et densément aggloméré.

Les rameaux révèlent un aspect tomenteux-blanchâtre sur toutes leurs faces. Au contraire, les feuilles, relativement petites, s’articulent de façon lancéolée-rhomboïdale ou linéaire, présentant des extrémités obtuses et des bords enroulés. Elles demeurent non ciliées à leur base et affichent un tomentum, dense et bref, sur leur face inférieure. La floraison de l’espèce survient entre avril et juillet. Le thym expose des fleurs d’une coloration tirant soit sur le rose, soit sur le blanc, rassemblées en têtes globuleuses ou en épis avec des verticilles inférieurs séparés. Le calice, pourvu de pilosité, présente un tube légèrement bossué en avant à la base.

Quel est son habitat et sa répartition ?

Concernant son écologie, Thymus vulgaris se trouve communément dans les milieux secs et arides du Midi. Il étend sa présence jusqu’à des zones telles que les Hautes-Alpes, la Drôme, la Lozère et l’Aveyron. Sa répartition s’étale également en Espagne, dans les îles Baléares, et en Italie.

L’usage du Thymus vulgaris est notable dans le secteur cultivé, où il apparaît parfois de manière subspontanée.

En ce qui concerne ses préférences environnementales, le thym commun privilégie un sol légèrement acide, bien drainé, rocailleux, et exposé à un ensoleillement direct et abondant. Il démontre cependant une capacité d’adaptation à un sol alcalin, filtrant, léger ou compact, et légèrement humide et frais.

Sur le plan phytosociologique, Thymus vulgaris provient des milieux arides et calcaires du bassin méditerranéen. Suite aux défrichements forestiers néolithiques, il s’est trouvé dans une posture de conquête. Le pastoralisme sur brûlis et le traitement des taillis ont perpétué cette situation. Sa prédominance et son expansion s’affirment dans les zones anthropisées. Les friches pâturées, champs abandonnés et zones de protection contre le feu en sont des exemples. Également, il se développe sur les talus routiers et ferroviaires, grâce à ses capacités allélopathiques notables.

Comment le chémotype est-il induit ?

Il est également impératif de mentionner que le thym est subdivisé en différents chimiotypes. La variabilité est influencée par des facteurs environnementaux et climatiques. On retrouve parmi eux l’altitude, le sol, et la photopériode. Par exemple, le chémotype à thymol, le plus abondant, se distingue par son habitat à basse altitude. Au contraire, le chémotype à linalol évolue dans des habitats de moyenne altitude, avec une présence prédominante dans les Alpes et le Midi. Des études phytochimiques ont révélé une diversité de composés dans les huiles essentielles des différentes populations de Thymus vulgaris, confirmant une variabilité intraspécifique importante.

Le chimiotype de Thymus vulgaris connu sous le nom de « linalol » se distingue des autres chémotypes par une morphologie plus ramifiée et touffue. Il exhibe une stature plus petite et plus compacte. Bien que le thym soit indigène aux pays du bassin méditerranéen et des territoires voisins sous influence climatique méditerranéenne, il a néanmoins démontré une capacité à s’adapter et prospérer dans des régions subtropicales, chaudes ou tempérées, spécifiquement en Europe et en Amérique du Nord.

Quelles sont les utilisations de l’huile essentielle de Thym CT linalol ?

L’huile essentielle de Thym à Linalol est remarquable pour sa richesse en molécules actives diversifiées telles que le linalol, le terpinène-4-ol et l’acétate de linalyle, lui conférant ainsi un éventail substantiel de propriétés thérapeutiques.

Quel est son mode d’action ?

L’huile essentielle de Thym CT linalol présente plusieurs constituants biochimiques :

  • Monoterpénols (~70%): linalol, géraniol, terpinéol-4-ol
  • Esters terpéniques (~16%): acétate de linalyle
  • Monoterpènes (~6%)
  • Sesquierpènes (~4%)
  • Oxydes terpéniques (~2%)

Les caractéristiques antimicrobiennes de l’huile peuvent être largement attribuées au linalol et aux alcools monoterpéniques. Ils manifestent une inhibition notable contre diverses souches bactériennes, dont Campylobacter jejuni et Escherichia coli. Cette même composition moléculaire favorise une activité antivirale prononcée. Cela renforce la potentialité de l’huile dans la neutralisation des menaces virales.

En parallèle, l’efficacité antifongique de l’huile essentielle est spécifiquement expressive contre Candida albicans. Cette huile essentielle présente ainsi un potentiel de traitement contre les infections fongiques. Le profil antiparasitaire de l’huile, mettant en exergue ses propriétés parasiticides et vermifuges, se révèle efficace contre une série de parasites, tels que les ténias et les oxyures. Sur le plan neurologique, les propriétés neurotoniques de l’huile suggèrent une stimulation bénéfique du système nerveux central et d’autres composants neuronaux, promouvant par là même son statut de tonique psychique.

Outre ces attributions primaires, l’huile englobe également diverses propriétés secondaires. On retrouve des effets antispasmodiques et utérotoniques, ainsi que des facultés aphrodisiaques et positivantes.

Bien que soutenues par des études, l’application et l’utilisation de cette huile essentielle doivent être scrupuleusement supervisées par un professionnel de la santé. Ceci a pour but d’assurer une approche sûre et pertinente au regard des spécificités individuelles et contextuelles. L’ampleur des propriétés de l’huile essentielle de Thym à Linalol la positionne ainsi comme un candidat potentiel dans divers scénarios thérapeutiques et pharmacologiques.

Quelles sont ses indications ?

L’huile essentielle de Thym à chémotype linalol est reconnue dans le domaine scientifique et traditionnel pour une palette de propriétés et d’applications distinctes qui lui sont attribuées, notamment dans les domaines thérapeutique, cosmétique et énergétique.

Quelles sont ses propriétés prouvées scientifiquement ?

  • Elle est appréciée pour son action anti-infectieuse douce, s’illustrant comme un choix initial pertinent pour les pathologies chroniques.
  • Elle se manifeste en tant qu’agent antibactérien et antiviral.
  • Ses propriétés incluent également des actions antifongique, antiparasitaire, et vermifuge.
  • Elle agit comme parasiticide, en ciblant notamment les ascaris, oxyures et tænia.
  • Elle s’avère être un tonique physique et, dans une moindre mesure, sexuel.
  • Elle offre une action utérotonique.
  • Elle peut agir en tant qu’antispasmodique d’intensité légère.
  • C’est une huile essentielle adaptée à un usage pédiatrique.

Quelles sont ses indications traditionnelles ?

  • Elle est sollicitée pour traiter les infections intestinales, comme la gastrite, l’entérocolite bactérienne, la candidose et la colite parasitaire.
  • Elle intervient dans les infections pulmonaires telles que bronchite, pharyngite, toux, tuberculose, pneumonie, et pleurésie.
  • Elle est utilisée pour atténuer les troubles dermatologiques, parmi lesquels le psoriasis, les verrues, les mycoses, et les dermatoses infectieuses.
  • Elle peut être un atout dans le traitement d’infections gynécologiques et urinaires : cystite, candidose génitale, pyélonéphrite, prostatite, vaginite, salpingite.
  • Elle contribue durant les phases de fatigue physique et nerveuse, ainsi qu’en période de convalescence
  • On l’emploie comme adjuvant dans des contextes de diabète.

Pour quoi le thym est-il utilisé en cosmétique et en énergétique ?

L’huile essentielle de thym est parfois utilisé en cosmétique :

  • On la sollicite pour traiter diverses affections cutanées.
  • Elle est un choix pertinent pour les soins des peaux acnéiques et des peaux mixtes à grasses.
  • On l’utilise pour le traitement des cheveux gras.

Le thym détient aussi des pouvoir sur la sphère énergétique :

  • Elle est connue pour sa capacité à positiver l’environnement émotionnel.
  • Elle se révèle neurotonique et stimulante.
  • Elle détient des propriétés antidépressives.
  • Elle apporte un soutien en cas de difficultés de communication.
  • Elle favorise l’extraversion.

L’huile essentielle de Thym ct linalol conjugue ainsi une variété de propriétés qui la rendent pertinente dans un éventail d’applications, tout en rappelant la nécessité d’une utilisation éclairée et, si possible, supervisée par un professionnel de la santé.

Comment utiliser cette huile essentielle chémotypée ?

Il est primordial de déterminer avec précision la posologie adéquate et de bien cerner les précautions d’emploi liées à l’utilisation de l’huile essentielle de Thym ct linalol, notamment en raison de sa richesse en composés bioactifs spécifiques.

Quelle posologie choisir ?

L’huile essentielle de thym à linalol se présente comme une option dans divers contextes thérapeutiques, grâce à ses multiples propriétés.

  • Pour les infections diversifiées, un recours à l’administration orale est courant chez les adultes ainsi que chez les enfants de plus de six ans. Les praticiens combinent souvent cette huile avec d’autres huiles essentielles afin d’optimiser l’efficacité du traitement.
  • En matière de dermatoses, de mycoses et autres afflictions cutanées, l’application cutanée s’avère pertinente. L’huile, souvent associée à d’autres huiles essentielles et diluée dans une huile végétale atténue les symptômes. Les spécialistes recommandent particulièrement cette approche pour les peaux sensibles et le traitement pédiatrique.
  • En cas de problématiques pulmonaires, on applique sur le thorax et le haut du dos des onctions, préparées en diluant l’huile essentielle dans une huile végétale, pour faciliter la respiration et améliorer la santé pulmonaire. Enfin, face aux complications liées aux voies ORL, on peut envisager une inhalation ou une diffusion de l’huile essentielle.

Il est impératif de souligner l’importance de l’adaptation de ces conseils à la situation et à l’individu spécifique, tout en respectant scrupuleusement les précautions d’emploi des huiles essentielles.

Quelles sont les précautions d’utilisation ?

L’huile essentielle de Thym à Linalol, également dénommée Thym Rouge, se distingue par sa douceur, rendant son utilisation particulièrement appropriée tant chez les enfants que chez les personnes âgées, cela en raison de ses propriétés toniques et antiseptiques prononcées. Néanmoins, malgré sa douceur, il est impératif de la diluer lors de son utilisation tant en application cutanée qu’en diffusion.

  1. Dans un contexte d’application cutanée et surtout lorsqu’elle concerne une surface étendue, une dilution à 20% dans une huile végétale s’impose (soit un ratio de 20% d’huile essentielle et 80% d’huile végétale).
  2. Concernant l’utilisation par voie orale, il faut proscrire strictement celle-ci pour les enfants de moins de 6 ans ainsi que pour les femmes enceintes ou allaitantes.
  3. En matière de diffusion atmosphérique, il ne faut pas diffuser l’huile essentielle de Thym à Linalol à l’état pur, mais plutôt la diluer entre 5 et 10% avec d’autres huiles essentielles. Bien que l’huile essentielle de thym vulgaire à linalol soit généralement douce d’utilisation et adaptée aux femmes enceintes (au-delà de 3 mois de grossesse) et aux enfants de plus de 6 mois, sur indication d’un spécialiste, une prudence rigoureuse demeure essentielle.

Il convient de souligner avec vigueur qu’il existe diverses variétés de thyms, certaines d’entre elles pouvant s’avérer dangereuses si mal employées. Par exemple, les spécialistes déconseillent formellement l’utilisation du thym vulgaire à carvacrol (Thymus vulgaris sb Carvacrol) et du thym vulgaire à thymol (Thymus vulgaris sb Thymol) pour les femmes enceintes, allaitantes et les enfants. Pour les autres populations, l’usage doit suivre un encadrement scrupuleux et obéir aux directives d’un professionnel expérimenté.

Que pensent les autorités de santé du Thym ?

Pour aborder la perspective des autorités de santé sur l’huile essentielle de Thym à Linalol, il convient d’examiner les positions et recommandations officielles émises par des organismes tels que l’Agence européenne du médicament (EMA), l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ainsi que d’autres institutions de référence dans le domaine de la santé. Ces avis reflètent l’état actuel de la recherche scientifique et les applications approuvées de ce produit dans le cadre médical.

Que dit l’EMA ?

  • L’Agence européenne du médicament considère le thym « d’un usage traditionnel comme expectorant, contre la toux et lors de rhume ». Elle recommande d’en réserver l’usage aux adultes et aux enfants de plus de douze ans.
  • La communauté scientifique reconnaît les mélanges de feuilles de thym et de racine de primevère (Primula veris ou P. elatior) pour leur utilisation médicale contre la toux, soit avec une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) indiquant des propriétés expectorantes, soit comme un remède traditionnel contre la toux liée au rhume pour les produits sans AMM. Les produits avec AMM, combinant thym et primevère, sont réservés aux adultes.

Quel est le positionnement de l’OMS concernant l’utilisation du thym ?

L’Organisation Mondiale de la Santé reconnaît l’usage du thym « contre les dyspepsies (digestion difficile) et autres désordres gastro-intestinaux, contre la toux lors de rhume ou bronchites, et en gargarisme contre les laryngites et l’inflammation des amygdales ». Les propriétés antiseptiques et cicatrisantes du thym sont mises en avant lors d’applications locales. On peut par exemple l’utiliser sur les plaies superficielles de la peau et contre les irritations de la bouche.

Comment la commission E et l’ESCOP considèrent-elle le thym ?

  • La Commission E du ministère de la Santé allemand reconnaît l’usage du thym dans « les bronchites et les toux productives (qui produisent du mucus), ainsi que lors de rhumes ».
  • La Coopération Scientifique Européenne en Phytothérapie reconnaît l’usage du thym « dans les catarrhes des voies aériennes supérieures, comme un traitement complémentaire dans le traitement de la coqueluche, et pour soulager les irritations de la bouche et la mauvaise haleine ».

Quelle est l’histoire et l’évolution de l’utilisation du Thym à travers les âges ?

Bien plus souvent présent dans la cuisine que dans l’armoire à pharmacie, le thym est une de ces plantes au passé lointain, comme on en compte tant tout autour de la Méditerranée. Même si son caractère sacré ne saute pas immédiatement aux yeux, il n’en demeure pas moins que d’illustres Anciens ont eu affaire à lui.

Quelle est l’étymologie du mot « thym » ?

L’étymologie, tout d’abord, va nous offrir quelques indices intéressants auxquels on peut rattacher le thym :

  • Thymus – son actuel nom latin – proviendrait du grec thymos. Dans l’Antiquité, c’est ainsi que l’on nommait indistinctement différentes petites plantes odorantes de la famille des Lamiacées.
  • On a cru voir dans thymos un rapport avec le parfum, en raison du fait qu’on procédait à des fumigations en faisant brûler du thym.
  • Ensuite, le mot grec thuô renvoie aux sacrifices offerts aux dieux (peut-être en relation avec le point qui précède).
  • Enfin, le mot grec thumus évoque le courage

Aujourd’hui, le mot thym, stabilisé sous cette forme depuis le XIII ème siècle, semble avoir une relation avec la glande que l’on nomme thymus. L’on sait que les anciens Grecs localisaient l’âme dans cet organe.

Quel était le rôle du thym dans l’Antiquité ?

Pour explorer le rôle du thym dans l’Antiquité, il est essentiel de se plonger dans le contexte historique et culturel de cette époque. En se référant aux écrits antiques et aux découvertes archéologiques, nous pouvons retracer l’utilisation et la signification du thym dans les civilisations anciennes, où il jouait un rôle crucial tant dans les pratiques médicinales que dans les rituels et la vie quotidienne.

Comment les Égyptiens l’utilisaient-ils ?

Les praticiens utilisaient cette plante, avec d’autres telles que la sarriette, l’oliban, la myrrhe, etc., pour exécuter le rituel de momification. Et on ne peut dire qu’ils choisirent des plantes à tort et à travers, tout simplement parce qu’ils avaient la connaissance des propriétés de ces différentes plantes sur un cadavre. Pour faire un parallèle, aujourd’hui, on utilise thym et sarriette comme correctifs des gibiers faisandés.

Antiseptique et antibactérien, le thym stoppe la prolifération bactérienne et permet une meilleure conservation des momies dont un certain nombre sont parvenues jusqu’à nous. C’est là une preuve de la connaissance des Égyptiens en la matière.

Au-delà du parfum des plantes utilisées pour l’embaumement, il y avait donc bien une connaissance pointue des propriétés médicales de la part des embaumeurs. Une huile essentielle ne camoufle pas une mauvaise odeur à l’aide de son parfum, elle la détruit. L’on sait depuis que nombre de mauvaises odeurs sont issues de la dégradation de matière organique.

Quelle était son utilisation chez les grecs et les romains ?

Durant près d’un millénaire, cette plante, fréquemment utilisée tant en cuisine qu’en pharmacie par les anciens, a trouvé sa mention dans divers écrits. Hippocrate, père de la médecine moderne, ainsi que Théophraste, un philosophe, ont reconnu son utilité en cuisine. De même, ils ont surtout ont mis en exergue ses bienfaits médicinaux. Ils ont ainsi distingué le thym blanc, loué pour ses propriétés médicinales, et le thym noir, soupçonné de générer mélancolie et troubles biliaires.

Ces classifications antiques, issues de la doctrine des signatures, prévalaient à l’époque. Les écrits de Dioscoride et Pline adoptent une approche similaire dans la classification du thym. Ils y ajoutent néanmoins des notes pertinentes sur ses multiples vertus : expectorant, antitussif, fluidifiant sanguin, et tonique gastro-intestinal. Pline pourrait bien être le premier à signaler l’effet échauffant du thym.

Le thym s’est progressivement intégré dans diverses pratiques médicales et rituelles au fil du temps. Galien, un médecin de l’Antiquité, préconisait le thym pour faciliter l’accouchement. Au cinquième siècle, un médecin grec, Aetius, a noté son action apaisante sur le psychisme. Il le prescrit alors aux individus confrontés à des troubles de l’esprit, ou affligés par la colère ou la mélancolie. Par ailleurs, son utilisation ne se limitait pas seulement à la consommation ou à l’application. Elle s’étendait également à des bains revigorants, des fumigations sèches pour l’assainissement de l’air, et diverses autres formes d’applications topiques telles que les cataplasmes et les massages.

Les civilisations anciennes ont façonné divers usages pour le thym. Les Grecs, par exemple, l’utilisaient comme encens dans leurs temples et élaboraient des potions censées infuser courage et bravoure aux combattants sur le champ de bataille. Le terme « Thumos » en grec, signifiant courage, témoigne de cette association. Pline, de son côté, vantait déjà ses propriétés anti-infectieuses. Depuis l’Antiquité, on a également apprécié le thym en tant qu’aromate, au-delà de son aspect médicinal. Cela atteste de son utilité polyvalente et de sa présence persistante à travers les âges et les cultures.

Quelle fut la place et l’utilisation du thym au Moyen Âge ?

L’usage du thym pendant le Moyen Âge a oscillé entre applications médicales, rituels religieux et magiques, et utilisation culinaire. Sa présence était notable dans diverses concoctions, des philtres qui permettraient de voir les fées, aux remèdes pour guérir divers maux physiques tels que le torticolis.

La médecine arabe du XIIIe siècle, comme illustré par Ibn al-Baytar, valorisait le thym pour ses propriétés purifiantes et stimulantes. On le préconisait pour nettoyer l’estomac et le foie, contrer les coliques, traiter les maladies bucco-gorge et fortifier les reins. La plante jouissait également d’une réputation pour sa capacité à stimuler la copulation.

D’autre part, Sainte Hildegarde du XIIe siècle prônait le thym comme remède à des conditions aussi variées que la lèpre, la paralysie et les infestations de poux. Élargissant le spectre de ses applications, elle reconnut et promulgua ses propriétés antiputrides. En effet, elle a mis en œuvre la plante dans des bains médicinaux. Elle l’a également utilisé dans la fabrication d’emplâtres et de décoctions. Ces méthodes étaient destinées à traiter ulcères, « humeurs mauvaises », douleurs musculo-articulaires, et autres affections.

Au-delà de ces usages médicaux et rituels, le thym a également été incorporé dans diverses préparations culinaires. On peut notamment citer la culture provençale, où il a pris une place prépondérante en tant qu’ingrédient clé. Il a une grande place dans les herbes de Provence, les bouquets garnis, les plats en sauce, et même dans l’élaboration de liqueurs.

Tout au long de cette période, le thym a voyagé, s’établissant hors de sa région d’origine grâce à l’effort des moines au XIe siècle. Malgré une introduction relativement tardive dans certaines régions, la plante a su s’imposer dans les pratiques médicinales et alimentaires de l’époque. Il offre alors un exemple tangible du mélange des savoirs médicaux, religieux, et culinaires du Moyen Âge.

Quelle était son utilisation à la Renaissance ?

Si Matthiole fait presque l’impasse sur le thym, on retrouve celui-ci dans le baume Opodeldoch de Paracelse (1541). Plus tard, il rentre dans la composition de celui qualifié de « tranquille » (fin XVII ème environ). À la même époque, Louis XIV utilisait le thym pour traiter les rages de dents dont il souffrait. Puis, Nicolas Lémery indique à son sujet qu’il est un tonique cérébral, un digestif, un antitoxique. Il décrira aussi, comme Galien, qu’il est apte à favoriser l’accouchement.

Connue depuis le XVI ème siècle au moins, l’huile essentielle de thym délivre peu à peu ses secrets. L’un de ses principes actifs, le thymol, est mis en évidence dès 1719.

Quel est son rôle pendant l’Epoque Contemporaine ?

L’évolution de l’appréhension et de l’utilisation du thym, en particulier de son huile essentielle, s’est remarquablement intensifiée à l’aube du XXe siècle. En 1887, Chamberland démontre l’efficacité bactéricide de l’huile sur le bacille du charbon. Deux années plus tard, en 1889, Cadéac et Meunier se penchent sur son action vis-à-vis du bacille de la typhoïde. En 1894, Mequel souligne les capacités bactéricides des vapeurs de thym, suivis par Morel et Rochaix en 1921-1922. Ceux-ci mettent en exergue d’autres actions antibactériennes contre plusieurs pathogènes. On compte parmi eux le méningocoque et le bacille d’Eberth.

Dans les années 1930, le Dr. Henri Leclerc, au sein de son « Précis de phytothérapie », valorise le thym non seulement pour ses propriétés physiques, mais aussi pour sa capacité à renforcer les forces morales. Il s’appuie sur les prescriptions ancestrales. D’autres auteurs du XXe siècle, tels que Fournier et Valnet, soulignent diverses propriétés de cette plante aromatique. On la décrit comme tonique, stomachique, pectorale, antispasmodique et emménagogue. Fournier recommande notamment son infusion en cas de coqueluche et de bronchites chroniques, ainsi que sous forme de compresse pour les douleurs rhumatismales.

En aromathérapie traditionnelle, on a privilégié l’huile essentielle de thym pour traiter diverses affections. En effet, cela peut aller des troubles intestinaux et urinaires à différentes parasitoses. On la reconnaît également comme un stimulant efficace. Valnet, au XXe siècle, préconise son utilisation pour les affections pulmonaires et intestinales. Il trouve aussi une utilité pour des pathologies spécifiques comme la coqueluche et différentes parasitoses intestinales.

La communauté scientifique reconnaît aujourd’hui le thymol, molécule prédominante du thym, pour ses vertus. Il trouve une large utilisation dans la fabrication de produits variés tels que des savons et cosmétiques. Il constitue l’un des remèdes naturels préconisés pour les pathologies respiratoires, notamment la toux et diverses infections.

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