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Quelles sont les caractéristiques du Pin Sylvestre ?
Dénomination latine :
- Pinus sylvestris L.
Famille botanique :
- Pinaceae
Organe producteur :
- Aiguilles
Mode d'action connu ou présumé :
- Alpha-pinène et béta-pinène, limonène sont expectorants
- L’acétate de bornyle est analgésique central et périphérique
- Les monoterpènes seraient cortisone-like
Un peu d'histoire :
Vers 1534, les Indiens apprirent à Jacques Cartier la valeur nutritionnelle antiscorbutique des extraits d'aiguilles de ce pin.
Hippocrate cite le pin sylvestre pour soigner les maladies respiratoires, les maux de gorge et la congestion.
Théophraste d'Erèse, disciple d'Aristote, en parle longuement dans son traité des plantes.
Les divinités de la mythologie, souvent associées à la nature comme le Grec Pan ou le Romain Sylvain, sont couronnées de pin et tiennent souvent à la main une branche de pin.
Certains pins étaient sacrés dans la Grèce antique et nul n'avait le droit de les couper.
L'incision des troncs des pins, et plus particulièrement du pin maritime (Pinus pinaster), pour obtenir une oléorésine que l'on appelle gemmage, remonte à l'Antiquité dans la forêt des Landes. Un arbre fournit de 1.5 à 5 litres par an.
L'usage du bourgeon de pin semble plus récent en Europe. Fournier (XXe siècle) le considère comme balsamique, pectoral, diurétique, anticorbustique et plus ou moins bactéricide, ce qui en fait un remède dans les bronchites chroniques ou aiguës, la toux, la grippe, l'asthme ainsi que dans les affections urinaires comme les cystites ou les calculs. En application locale, il est utile dans les maladies de peau, les rhumatismes ou pour activer la circulation sanguine.
Le Pin sylvestre (Pinus sylvestris) est une espèce d'arbres de la famille des Pinaceae originaire d'Europe moyenne et septentrionale, d'Asie du Nord jusqu'en Sibérie orientale, ainsi que des montagnes du nord du Moyen-Orient. C'est une espèce à grande amplitude écologique et climatique, notamment l'une des plus importantes de la forêt boréale d'Eurasie.
Son bois, lorsqu'il provient d'Europe du Nord ou de Russie, est souvent commercialisé sous l'appellation « pin du Nord ». L'ancienne appellation courante avant le XXe siècle était celle de « pin de Riga ».
Par distillation sèche, il donne des huiles essentielles très utilisées contre la calvitie.
La résine est utilisée pour différents usages comme pour les remèdes, le colmatage des récipients et des bateaux avec la poix, et l'éclairage des habitations (torches). Les feuilles effilochées peuvent donner de la « laine » (rembourrage) pour des « coussins médicaux ».
Les avis restent partagés vis-à-vis de son nom "pinus"; pour certains, il aurait l'origine du mot "pit" (mot indo-européen qui désignerait la résine), pour d'autres, il viendrait du celte "pen" (qui désignerait la tête). En latin, "pinus" désigne plus précisément le pin parasol et "sylvetris" vient du mot latin "sylva" qui désigne la forêt.
Comme l’avait déjà fait remarquer Théophraste au IV ème siècle avant J.-C., « le pin, qui vient particulièrement beau et grand aux endroits bien exposés, ne vient pas du tout à l’ombre ». Entre autres prouesses, le pin sylvestre est tout à fait capable de jouer le rôle de pionnier sur les terrains incendiés – traumatisés pourrait-on dire – terrains sur lesquels d’autres essences (pensons aux hêtres, aux chênes et aux épicéas) renâcleraient à l’idée de s’y installer. De plus, son statut d’ancêtre au regard d’arbres apparus plus tardivement, ainsi que sa longévité non négligeable, bien qu’elle ne soit en rien comparable à celle de Mathusalem, font du pin sylvestre un arbre costaud et solide qui, malgré cela, ne repousse jamais quand on le coupe, ne produisant ni rejet ni drageon, talon d’Achille qui trouvera toute sa valeur au sein de la mythologie grecque et qu’il nous faudra nécessairement aborder à travers au moins un de ses épisodes.
En tous les cas, nous pouvons assurer qu’une observation minutieuse du pin sylvestre au fil du temps aura fait que l’homme lui a accordé différentes symboliques, dont les principales résident dans l’immortalité et la longévité, deux aspects entremêlés qui s’expliquent bien davantage que par le seul caractère semper virens de cet arbre.
Qu’en Grèce antique l’on ait expressément interdit de toucher à la moindre aiguille des pins sacrés en dit long sur le pieux respect qu’avaient les contemporains d’Hippocrate au sujet de ces créatures végétales qu’au Japon l’on croit habités par des divinités, les kami, qui investissent, lors des festivités du nouvel an, les pins que l’on place de part et d’autre de la porte d’entrée des habitations. Ainsi, ces pins abritant les kamis sont-ils censés prodiguer leurs bienfaits durant l’année à venir, appréciant, dit-on, le vert feuillage de ces conifères.
C’est d’ailleurs en raison de ces symboliques de puissance vitale et de bon augure qu’au Japon les temples shintoïstes et les instruments rituels sont fabriqués en bois de pin. Outre son feuillage constamment vert, le pin se distingue par sa « sueur », c’est-à-dire sa résine qui possède la particularité d’être imputrescible, d’où la valeur d’immortalité qu’on a concédée au pin : les taoïstes en mangeaient les graines, les aiguilles et la résine afin de rendre plus légère leur enveloppe charnelle, ce qui est d’une remarquable pertinence sachant l’accointance du pin avec l’élément aérien.
En Chine, le pin s’organise en triades, d’une part avec le bambou et le prunier, d’autre part avec la grue et le champignon, témoignant chacune de cette puissance vitale, manifestée encore davantage par le champignon merveilleux naissant de la sève d’un pin s’étant écoulée jusque dans le sol.
Lorsqu’ils vont par paires, comme c’est le cas des pins japonais qui encadrent les portes d’entrée, sont impliqués également des symboles de fidélité et d’amour, ce qui fait que le pin apparaît souvent dans les rites matrimoniaux, ornant le front des divinités de la Nature telles que les faunes et les sylvains, sans oublier le dieu Pan. Ce sont aussi des symboliques que l’on retrouve à travers la pomme de pin qui exprime la fécondité puisqu’elle est portée par un arbre issu de la métamorphose d’une nymphe aimée du dieu Pan.
Afin de nuancer la vision qu’eurent certains chrétiens au sujet de la pomme de pin, l’on tenta, sans grande efficacité, de faire de la pomme de pin non ouverte, c’est-à-dire encore verte et conique, un symbole de la Vierge Marie.
De plus, outre leur valeur aphrodisiaque dont la réputation n’a pas été scientifiquement établie, les pignons demeurent avant tout un avatar de la Déesse-Mère antérieure au christianisme, Cybèle. « Fille du ciel, épouse de Saturne, mère de Jupiter, de Junon, de Neptune, de Pluton, Cybèle symbolise l’énergie enfermée dans la terre ».
Ainsi, les pignons ne peuvent s’appliquer, en la circonstance, au culte marial, parce qu’en effaçant les pignons, on arase l’ancien culte païen dédié à Cybèle, la volonté de destruction du paganisme par le christianisme passant par l’éradication du symbole et de ce qui le véhicule. C’est cela qui mena saint Martin de Tours (316-397), évangélisateur de la Gaule au IV ème siècle, à l’abattage d’un pin sacré adoré par les païens, près d’Autun en Bourgogne. Au même siècle, l’empereur romain Constantin (272-337) érigea sur le mont Vatican une toute première basilique consacrée à saint Pierre en lieu et place des fêtes données en l’honneur de Cybèle et d’Attis.
Bien évidemment, pour Martin le Miséricordieux, le pin était d’essence diabolique puisque n’appartenant pas à son propre camp. Pourtant, partout où il l’a pu, le christianisme a cherché à faire sien le pin, avec une réussite certaine si l’on en juge par les quelques éléments qui vont dans ce sens : tout d’abord, au Vatican, l’on croise une curieuse statue qui évoque beaucoup, d’un point de vue formel, une pomme de pin lorsqu’elle est encore verte : la Pigne. Haute de quatre mètres, cette statue de bronze, découverte au Moyen-Âge, a été installée en 1608 à son emplacement actuel.
La ville bavaroise d’Augsbourg, placée sous le patronage de sainte Afre, possède comme enseigne une pomme de pin toujours visible sur les armoiries de la cité. Mentionnons aussi la légende du clocher de l’église d’Ahorn qu’une vilaine sorcière cherchait à faire plier afin de le jeter à bas : un héros, ici forcément solaire, tend une corde entre le clocher et un pin, et évite qu’il ne s’écroule, non sans avoir accompagné son geste d’incantations magiques.
À Krain, vers l’an 1300, une statue de la Vierge Marie, nichée dans le tronc d’un pin, un des nombreux exemples typiques de christianisation de lieux de culte païens, se fit entendre. Peut-être est-ce encore elle que relate un chant populaire serbe où le héros découvre sous l’écorce d’un pin l’image d’une jeune fille qui brille comme un soleil, chose qui a été comprise dans ce sens même de l’autre côté de l’océan Atlantique par certaines tribus amérindiennes pour qui le pin est clairement une image du soleil. Lui qui, comme nous l’avons souligné beaucoup plus haut, n’apprécie pas l’obscurité et le trop plein d’ombre qui le rendent chétif et malingre, est indubitablement un arbre solaire, tout conifère qu’il soit.
C’est donc un arbre, non seulement lumineux, mais heureux, nuptial et anthropogonique. Après moult ellipses, c’est vers ce dernier aspect que nous nous dirigeons désormais ; pour ce faire, rappelons donc auprès de nous la divine Cybèle, cette chthonienne que d’aucuns ont voulu faire passer pour un caillou, ce qui n’est pas tout à fait exact, faisant partie des divinités évhémérisées. Cybèle, donc, est présentée comme la mère d’Attis, une figure mythologique qui rappelle beaucoup Adonis.
C’est avec Cybèle évhémérisée que tout débute. Plus phrygienne que grecque au départ, Cybèle donne naissance à Attis. Mais la relation est trouble entre eux. L’on parle d’inceste. Ce qui expliquerait que Cybèle se soit réfugiée dans un pin comme demeure. Mais dans cette fraction du mythe, ce n’est pas exactement cela qu’on retient, bien que d’Attis à Cybèle l’on ait souvent évoqué l’inceste. À quel point Cybèle se confond-elle en Attis quand il a été dit que ce dernier était hermaphrodite, qu’en quelque sorte Cybèle se serait sanctuarisée au sein du corps d’Attis ? Or, pour éviter cet inceste, Attis est castré/émasculé, son sang s’échappe tant de ses blessures qu’il en meurt. Pour mieux renaître il devient pin. Parfois l’on dit que c’est le cas de Cybèle, mais ils s’entortillent tant tous les deux qu’on est tenté de penser qu’Attis/Cybèle sont deux faces d’un même objet divin. Du sang écoulé d’Attis naissent des violettes, fleurs du mois de mars toutes drapées de pruderie, bien timides et non choisies au hasard.
Un culte dédié à Cybèle et à Attis fut donc instauré en Rome antique, à travers les fêtes du pin sacré qui prenaient place durant le mois où éclosent les violettes et où les pins semblent habités d’une sorte de torpeur alors que, partout autour d’eux, les autres arbres bruissent de bourgeons et de feuilles. Englobant l’équinoxe printanier, ces festivités s’étalaient du 15 au 27 mars. Parmi elles, distinguons la procession d’un pin enveloppé de bandelettes et orné de violettes, figurant Attis mort. « Le lendemain était un jour de tristesse où les fidèles jeûnaient et se lamentaient auprès du corps du dieu… Veillée mystérieuse… résurrection attendue… On passait alors brusquement des cris de désespoir à une jubilation délirante… Avec le renouveau de la nature, Attis s’éveillait de son long sommeil de mort et, en des réjouissances déréglées, des mascarades pétulantes, des banquets plantureux, on donnait libre court à la joie provoquée par son retour à la vie ». Pour en savoir davantage sur les fêtes du pin sacré, se référer à l’ouvrage de Jacques Brosse, Mythologie des arbres, en particulier les pages 169-179.
Ces cérémonies prennent donc place au sein d’une cosmogonie sensée et pensée, et réaffirment le rôle solaire du pin s’il était besoin. Ajoutons néanmoins que le pin, en Suède, intervenait à l’époque du solstice d’été sous la forme d’un mât de mai, prenant le plus souvent l’apparence d’une branche de pin ornée de rubans et décorée d’objets divers.
S’il est une autre figure mythologique à laquelle le pin est associé, c’est, avec évidence, Dionysos, qu’on dit, tout comme Attis d’ailleurs, également issu d’une origine phrygienne. Les hommes, voyageant, emportent dans leurs besaces des divinités qui se modifient nécessairement à travers le temps et l’espace. On trouve, par exemple, à Delphes, le culte d’un pin consacré à Dionysos. Mais plus que le pin, c’est surtout la pomme de pin qu’on met plus régulièrement en relation avec Dionysos, celle-là même qui ponctue le thyrse qu’il tient en main, autrement dit cette longue tige de férule commune, une plante de la famille des Apiacées assez proche du fenouil, au bout de laquelle était enchâssée une pomme de pin, thyrse attribut d’autres divinités telles que Thor, Adonis, Danu, Osiris et, bien entendu, également présent chez le pendant romain du dieu Dionysos : Bacchus.
Si l’on explore davantage ce domaine, l’on peut remarquer que la pomme de pin contient en elle-même des symboliques très semblables au pin : fécondité, puissance vitale, permanence de la vie végétative et animale. Elle fait donc de Dionysos une divinité très proche d’Attis : « les orphiques vouaient à Dionysos un culte à mystère, selon lequel le dieu mourait dévoré par les Titans, puis ressuscitait : symbole de l’éternel retour de la végétation, et en général de la vie ». Et d’ailleurs, des végétaux communément présentés comme des emblèmes de Dionysos sont assez fréquemment mêlés au pin.
Citons pour l’exemple un chant populaire roumain qui « nous apprend que deux amoureux morts d’amour et ensevelis dans le même cimetière furent changés l’un en pin, l’autre en vigne ». Le lierre est, lui aussi, concerné par cette jonction avec le pin car, au printemps, il projette une incommensurable quantité de pollen, soulignant le mouvement de la vie qui s’éparpille et s’immisce partout. L’on retrouve encore une fois l’association pin/vigne à travers une pratique relayée par François Lenormant que cite Angelo de Gubernatis : il est possible que l’attribution de la pomme de pin à Dionysos est « venue simplement […] de l’usage conservé par les Grecs modernes de faire infuser des pommes de pin dans les cuvées pour conserver le vin par le moyen de la résine ».
Hypothèse intéressante mais qui ne doit pas nous amener à réduire Dionysos au seul univers bacchique, il est bien davantage que cela, car la pomme de pin « ajoute cette nuance : une sorte de supériorité du dieu sur la nature considérée dans ses forces élémentaires et enivrantes ». Enivrantes. Le mot est bien choisi, non seulement parce qu’il fait référence, sans allusion aucune, à Dionysos, mais parce qu’il souligne un fait évident : considérons une pomme de pin, brune et toutes écailles écartelées. Retournons-la de telle manière qu’elle nous montre sa queue. Observons la manière dont s’agencent les écailles. Que voyons-nous se dessiner ? Une spirale. Un symbole de développement cyclique. En effet, en elle, il y a émanation, évolution, rotation créationnelle. Comme au sein d’un labyrinthe, la spirale évolue à partir d’un centre, l’involution étant, elle, marquée par le retour au centre, sans doute parce que le parallélisme pomme de pin/spirale évoque la cyclicité du rythme vie/mort à l’infini et met en exergue l’impermanence dans la permanence, l’équilibre dans le déséquilibre. Ce qui assoie encore davantage la puissance symbolique génésique du pin, c’est le pignon (ou pigne).
L’on connaît l’expression « avoir pignon sur rue » qui, si elle évoque un autre style de pignon, signale néanmoins l’aisance et la prodigalité. Pline, il y a 2000 ans, faisait déjà remarquer à quel point le pin était avide de se prodiguer lui-même par le biais de ses pignons, signalant qu’à l’instar de la pistache il était apte à conjurer l’action du venin des serpents. Incarnant la vie profuse, le pignon se devait d’être un antidote des plus sûrs. Pline ajoute encore que l’importance du pignon était telle qu’en Piémont on les faisait cuire dans du miel afin d’en assurer la conservation, alors qu’ailleurs, après que la récolte ait été entourée de grands soins, on conservait les pignons dans des vases d’argile emplis de terre.
Signalons au passage que le pignon représente une provende non négligeable depuis les temps préhistoriques et que, lorsqu’elle est bien assurée, sa conservation vernale permet de voir venir d’une année à l’autre, chose toujours agréable lorsque, sur les territoires qu’on occupe, ne vient pas le noisetier dont le fruit s’approche quelque peu du pignon par son goût.
Comme nous l’avons dit plus haut, le pignon, de par sa qualité échauffante, est repéré comme tel dans L’art d’aimer d’Ovide. Puisque nous parlons d’amour, rendons-nous auprès de Viviane et de Merlin, non loin du pin de la fontaine de Barenton : semblable à un chaman sibérien qui procède à l’ascension des bouleaux, Merlin escalade un pin jusqu’à sa cime. Il « atteint la connaissance suprême, et c’est là que désormais il réside, car la ‘Maison de Verre’ n’est autre que le sommet de l’arbre vert ». Dans ce houppier, Merlin acquiert la totalité des pouvoirs (voyance, métamorphose animale, compréhension des langages animaux et végétaux, médecine, ubiquité, etc.). « Tous ces pouvoirs, ajoute Jacques Brosse, ce sont ceux que la tradition littéraire irlandaise et galloise attribue aux druides, ceux aussi que s’attribuent les chamans sibériens ». Et c’est probablement ici que nous arrivons à l’étape la plus savoureuse de ce texte, résidant dans l’articulation entre le pin et le bouleau, justifiant une métaphore, celle dite du pin et du bouleau.
Dans la nature, il existe une interdépendance entre le pin et le bouleau. Ce dernier, ayant une vie végétative plus exubérante à la belle saison, seconde le pin qui, au même moment, est un peu à la peine. Et le phénomène s’inverse durant la morne saison, c’est le pin qui vient au secours du bouleau, pourvoyant à une partie de ses besoins par des échanges interacinaires. Et il en va de même des êtres humains : nous sommes tour à tour pin ou bouleau, aidants et aidés, ce qui est acceptable puisque nous pouvons occuper ces deux statuts dans le même temps. Le risque, parfois, consiste à vouloir s’enfermer dans l’une ou l’autre catégorie, ce qui mène à bien des névroses…
En 1534, l’explorateur Jacques Cartier apprend de la bouche des tribus autochtones canadiennes la valeur antiscorbutique des aiguilles de pin, chose qui ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd, tout navigateur du XVI ème siècle ayant été, à un moment ou à un autre, confronté à cette carence en vitamine C. L’importance des aiguilles pour les populations septentrionales, par un apport conséquent d’acide ascorbique, se rencontre également en Sibérie, où les chamans usaient tant des aiguilles que des pommes de pin en infusion et décoction édulcorées avec du miel.
Du côté de l’Antiquité gréco-romaine, l’on n’est pas en reste non plus, l’on reconnaît à des territoires lointains comme l’Arabie et la Perse la qualité des résines qui en proviennent. C’est ce qu’indiquaient Diodore de Sicile et Athénée dans leurs écrits, tandis que Théophraste avait parfaitement connaissance des larmes que forme le pin avec sa résine, évoquant aussi l’incision des écorces de pin en vue d’en obtenir l’écoulement artificiel du flux térébenthiné qu’elles dissimulent. Et il s’agit non seulement de se procurer de la résine de pin pour en faire un usage en guise de parfum, mais c’est aussi l’occasion d’envisager la résine de pin comme substance médicinale, et à cela, on ne s’est pas trompé : il y a environ 2500 ans, cette résine s’employait déjà pour lutter contre un certain nombre d’affections respiratoires (pneumonie, maux de gorge, etc.).
C’était encore en ces temps où la magie s’entremêlait à la médecine, et Gubernatis rapporte une information intéressante en ce sens : « Une inscription votive trouvée dans le temple de ce dieu [nda : il parle d’Esculape] nous apprend qu’un certain Julien, qui souffrait d’une maladie des poumons, en mangeant trois jours de suite, avec du miel, des pignons déposés sur l’autel d’Esculape, fut sauvé et en remercia le dieu devant tout le monde ».
Cet usage des pignons se perpétuera longtemps puisqu’il était toujours d’actualité au XVIII ème siècle, mais c’est surtout la résine qui tiendra le haut du pavé durant des siècles : ainsi, au III ème siècle après J.-C., Serenus Sammonicus recommande de broyer de la poix et du soufre afin d’en emplâtrer les ulcères, chose que réitérera la médecine arabe (avec Avicenne entre autres) mais pour l’appliquer aux ulcères pulmonaires.
Puis c’est au tour d’Hildegarde de Bingen d’aborder le pin que l’on croise au chapitre 23 du Livre des arbres et à qui elle donne le nom suivant : De ariete. Mais il ne s’agit pas là du pin sylvestre qui, lui, est traité quelques pages plus loin, au chapitre 33 (De fornhaff) : « Il représente le chagrin, et il n’y a pas de bonheur dans sa nature ». Cette opinion est peut-être motivée par le fait qu’on plaçait des rameaux de pin sur les tombes dans les pays germaniques. Cependant, Hildegarde accorde beaucoup d’importance à sa sève, autrement dit, sa résine, à la condition qu’elle se trouve un compagnon, voire plusieurs, car « tout seul il ne vaut rien pour la médecine, car sa sève serait trop forte, si elle n’était pas adoucie par d’autres condiments ».
C’est ce que l’on retrouve dans les conseils de certains aromathérapeutes qui préconisent d’éviter l’utilisation de l’huile essentielle de pin sylvestre en solo. Bien sûr, parlant de la résine de pin, l’on ne peut manquer d’aborder le produit de sa distillation, la térébenthine dont l’Allemand Cartheuser disait ceci : « la térébenthine doit être mise au nombre des traumatiques et des diurétiques les plus forts ; on la prescrit néanmoins pour l’usage interne, plus rarement et simplement en forme d’émulsion ou mêlée avec un jaune d’œuf, contre la toux invétérée, l’asthme pituiteuse, la néphrétique muqueuse-sablonneuse, la gonorrhée virulente et les flueurs blanches. Elle entre dans la plupart des emplâtres résolutifs, dissipants, maturatifs, consolidants, nervins ».
Un siècle plus tard, le perspicace abbé Sébastien Kneipp se disait favorable à la consommation de résine de pin fraîche durant des promenades en forêt, abordant là ce que l’on nommera plus tard sylvothérapie.
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