Orange Douce Citrus Sinensis 

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Quelles sont les caractéristiques de l'Orange douce ?

Dénomination latine :

  • Citrus sinensis

Famille botanique :

  • Rutaceae

Organe producteur :

  • Zeste

Un peu d'histoire :

Il est probablement issu d'une hybridation naturelle entre le pamplemousse et le mandarinier. Il aurait été indroduit au XVe siècle, puis cultivé dans tout le bassin méditerranéen.

Il faudrait d'abord plutôt parler des oranges. En effet, c'est d'abord l'orange amère ou bigarade qui a foulé le sol européen. Quelques siècles plus tard, elle a été suivie par l'orange douce qui est aujourd'hui l'un des fruits les plus consommés dans le monde.

L'oranger serait né sur l'archipel malais, il y a au moins 20 millions d'année, à une époque où il formait encore un bloc de terre rattaché à l'Asie et à l'Australie. 

Les premières mentions de l'orange date de 2 200 avant Jésus-Christ. Il s'agit d'oranges amères. Elles proviennent d'un ouvrage de médecine en sanskrit, le Charaka-Samita. L'orange amère continue à être utilisée comme médicament par les Chinois. Elle est cultivée en Afrique du Nord depuis le IIe ou IIIe siècle. Il faut attendre l'ère chrétienne pour qu'elle se propage en Inde. Puis au Moyen Orient. Au XIe siècle, temps des croisades, elle pose un pied timide en Europe par la Sicile. Elle se propage donc d'abord en Italie et en Provence.

L'orange douce parvient aussi en Europe par le Sud grâce aux navigateurs portugais qui la ramènent de Chine et de Ceylan (aujourd'hui Sri Lanka) au XVIe siècle. Elle conquiert petit à petit le reste de l'Europe où elle est essentiellement cultivée dans les orangeries des châteaux, comme à Versailles. En effet, ce fruit était très apprécié à la cour et il était considéré comme un objet précieux, un objet de luxe auquel peu pouvait avoir accès. Les enfants sages en recevaient comme cadeaux de Noël et les aristocrates considéraient sa culture comme un symbole de pouvoir.

Il faut attendre la Seconde Guerre Mondiale pour que l'orange trouve une place sur la table des ménages de toutes catégories.

L'oranger (Citrus sinensis) est originaire de Chine. On peut distinguer deux grandes routes de pénétration de ce fruit en Europe. La route méditerranéenne fut empruntée, à l'époque des croisades (XIe siècle-XIIIe siècle), par l'orange amère ou bigarade : transmis par les Perses aux Arabes, ce fruit fut implanté en Andalousie, Sicile et Pays valencien, d'où il se diffusa vers le reste de l'Europe. Dans un second temps, à la fin du XVe siècle, les navigateurs portugais découvrirent l'orange douce en Chine et dans l'île de Ceylan, et la rapportèrent en Europe ; son succès finit par évincer l'orange amère.

Jusqu'à la première moitié du XXe siècle, l'orange était un fruit de luxe, et souvent offert comme cadeau de Noël et Saint-Nicolas (Belgique et Pays-Bas) aux enfants. Sa culture en bac a longtemps été un symbole de pouvoir pour les aristocrates qui lui dédiaient des bâtiments spécialisés : les orangeries.

Surtout dans la première moitié du XXe siècle, l'orange de Noël, dans les foyers modestes, ouvriers et paysans, désigne un précieux cadeau de Noël, une simple orange éclatante de couleurs au cœur de l’hiver, belle pour sa forme, son odeur. Des écrivains comme Alphonse DaudetJean GuéhennoMichel Peyramaure, l’ont évoquée dans leurs œuvres.

Lorsque l’oranger doux parvint en Europe, son cousin le bigaradier s’y trouvait déjà depuis quelques siècles. Malgré ce décalage temporel, tous deux proviennent de cet Est lointain qu’est la vaste Asie, bien qu’on se contredise quant à l’origine exacte de son lieu de naissance : parfois, on évoque les contreforts himalayens jouxtant le Tibet, à d’autres on le place dans ces territoires que l’on appelait naguère Cochinchine et Indochine, autrement dit le Sud-Est asiatique.

Il entreprit donc une migration vers l’Inde et la Perse. Mais on explique aussi que cet oranger fut rapporté de Chine par ces grands voyageurs que furent les Portugais au tout début du XVI ème siècle (vers 1515). D’autres sources mentionnent que cette introduction européenne daterait du XIVe siècle et que ce serait la culture de cet arbre en Europe qui remonterait, elle, au XVIe. Mais il semble y avoir là une confusion entre l’oranger doux et le bigaradier.


Afin de bien marquer la prééminence du Portugal sur la question de l’orange, en parfumerie, « l’essence de Portugal » désigne l’essence d’orange douce. De même, dans diverses langues européennes, les mots ayant été utilisés pour évoquer ce fruit qu’est l’orange soulignent cette prépondérance portugaise : le roumain portocal, le grec portogalia, l’albanais portokale, l’italien portogalloti disent, on ne peut mieux, par un monopole langagier, la relation très étroite qu’entretinrent les Portugais avec cette orange flamboyante qui, s’apparentant à cet Ouest où se couche le soleil, fit affirmer à d’aucuns que le jardin des Hespérides se situait au-delà des colonnes d’Hercule.

Puis, du Portugal, l’oranger se répandit aux territoires limitrophes dont le climat permet sa culture, à savoir l’Espagne, la France, l’Italie, l’ensemble de l’Europe méridionale en somme, ainsi que d’autres pays bordant la mer Méditerranée (Israël, Tunisie…). Pour ce qui concerne la France, c’est en Provence que Catherine de Médicis, y effectuant une visite en 1564, tomba émerveillée devant ces orangers qu’on appelait déjà ainsi, de même que les oranges depuis le début du XVI ème siècle, mais pas auparavant car à quoi servirait donc de forger un mot dont on n’aurait aucune utilité ?

C’est ainsi qu’en France, un siècle plus tard, quand on parle d’Orange de Chine, l’on sait très bien à quoi l’on fait référence, aucun doute n’est permis à ce sujet, il s’agit bien de ce fruit dont Nicolas Rapin fait l’éloge poétique en 1666, le même que Charles Perrault place, en compagnie de citrons, entre les mains du prince de Cendrillon avant que cette dernière ne les adresse à son tour à ses demi-sœurs Anastasie et Javotte, en signe propitiatoire dit-on, souhaitant par là qu’elles trouvent l’une et l’autre un mari à leur tour, une chaussure où loger leur grand pied…

À moins qu’il ne faille voir là que la simple expression d’une amertume, à l’image d’un fragment historique bien réel durant lequel le roi Louis XIV fit de même avec l’une de ses favorites qui ne l’était plus tellement – La Palatine – qu’il délaissait pour s’esbaudir dans les joies de l’homosexualité de cour. Celui-ci lui offrit donc oranges et citrons, ce qui, pour La Palatine, était la preuve d’un réchauffement du roi à son égard, ce qui fit conclure à cette gourdiflouille que « cela fit bien des jalouses ».

Sauf si, bien entendu, le roi, par son geste, ait voulu signifier un tout autre symbole que la galanterie : le mirage de l’orange souligné, qui plus est, par cette couleur qui évoque le rouquin peu fiable, ainsi que le jaune citron qui amène mensonge et trahison. Malgré ce caractère caustique du citron et de l’orange, il est évident qu’avec cette dernière, il s’est passé quelque chose durant le grand siècle de Louis XIV, non seulement en tant qu’ingrédient de « l’eau de Venise », composition magistrale dont on trouve la trace dans le Petit Albert, et qui, dit-on, avait cours à Versailles, attendu que cette eau rendait le visage éclatant.

À ce soin de beauté, l’on peut additionner celui auquel procédait Ninon de Lenclos (1620-1705) qui prétendait devoir son inaltérable jeunesse à la consommation quotidienne d’oranges. Une douzaine par jour paraît-il. Marotte du même acabit que le verre de porto de Jeanne Calment, sur lequel elle attribuait son exceptionnelle longévité, ce en quoi il est permis de douter, le porto étant une boisson médicalement des plus médiocres. Mais c’est là une tout autre histoire.


Il n’y a pas de fumée sans feu et bien des anecdotes de l’histoire sont là pour nous rappeler qu’il y a bien entre l’orange en tant que fruit et l’homme bien plus que de la « mignoterie » : quelque chose de suave et de gourmand qui a indubitablement trait au sexe, soit que l’orange aille au fond des choses ou qu’elle joue le seul rôle de boute-en-train. L’orange, à travers une expression « avoir des oranges sur l’étagère », fait référence aux seins, de même que la poire et la pomme.

« Les oranges passaient […], à l’époque, pour exciter les ardeurs de Vénus, ce sur quoi on est bien revenu » : ici ou là, il est écrit que l’oranger est régi par Aphrodite qui aurait, dit-on, planté elle-même le premier oranger sur l’île de Chypre. Cela n’est donc pas pour rien que dans d’autres régions insulaires, comme en Crète et en Sardaigne, « on attache des oranges aux cornes des bœufs qui conduisent le char nuptial », nous apprend Angelo de Gubernatis. Mais nous ne sommes jamais qu’au seuil de la chambre nuptiale, de même que l’orange sous les jupes des filles, en cette période virginale encore marquée de la pureté et de la chasteté.

Par exemple, « dans la Chine ancienne […] l’offrande d’oranges aux jeunes filles signifiait une demande en mariage ». À ce stade, l’acte sexuel n’a pas encore été consommé, aussi peut-on malaisément accorder à l’orange une vertu aphrodisiaque. Qu’elle en ait émoustillé certains, pourquoi pas, c’est bien possible. 

Si jamais l’on nous rétorque « qu’au Vietnam, on faisait autrefois présent d’oranges aux jeunes couples », nous répondrons que ce n’était pas dans une visée sexuelle mais plutôt pour signifier la générosité et inviter la fécondité sous toutes ses formes.

En réalité, l’orange a plus à voir avec le farniente, rappelant Daudet, à la sieste, sous les orangers corses d’Ajaccio. Soleil du Sud, les principales variétés d’orangers en proviennent : Nice, Gênes, Malte, Portugal, etc. L’orange est donc un soleil d’importation : « Par les crépuscules d’hiver, lorsque le brouillard s’abat lentement sur les faubourgs, à l’heure où les réverbères s’allument, noyant les êtres et les choses d’une lueur blafarde qui miroite en reflets lugubres dans les flaques boueuses, les voitures des marchandes d’oranges apparaissent le long des rues populeuses comme de mouvantes taches éclatantes où rayonne un peu de la lumière et de la chaleur des pays ensoleillés : l’atmosphère maussade et glacée en est tout égayée et des beaux fruits embrasés semble se dégager une flamme qui met aux joues de la marchandes et de ses clientes, filles anémiques du faubourg, midinette pâlies dans les ateliers, une pointe de l’incarnat des héroïnes de Mistral ».

Nul besoin d’ouvrir un quelconque bouquin d’olfactothérapie pour y lire les mièvreries psycho-émotionnelles qu’on trouve dans la plupart : cette description de Leclerc y pourvoit très largement. Qu’est-elle, cette orange, sinon lueur d’espoir qui point en des temps sombres proches du solstice ? La perle n’est jamais bien loin du dragon. Nous en avons là un bel exemple : historiquement, les oranges bien mûres étaient disponibles en toute fin d’année. De plus, elles sont parmi les fruits qui apportent le plus de vitamine C en cette même période, où l’organisme est davantage fragilisé, d’où les rhumes et autres affections/infections hivernales.

Ainsi, à cette progressive disparition de la luminosité et à l’inexorable avancée de l’obscurité, il faut trouver moyen d’opposer une compensation. C’est pourquoi les gens à l’ombre sont-ils si souvent en situation d’avitaminose, ce qui explique qu’on apportait des oranges aux prisonniers qui subissaient, eux, une autre forme d’ombre.

Mets de choix qui figura longtemps sur les tables les plus riches, là où aujourd’hui elle est extrêmement courante et presque vulgairement insignifiante, l’orange, il y a belle lurette qu’elle n’a plus le mérite de la nouveauté, bien que sa démocratisation ait été inégale d’une région à l’autre : il y a quelques siècles, dans les ports normands, des arrivages fréquents et conséquents d’oranges les rendaient relativement abordables, alors que dans certains coins reculés de France ravitaillés par les corbeaux, jusque même après les années 1950, l’orange restait un fruit de luxe qu’il était assez rare de s’offrir ou d’offrir tous les quatre matins : elle prenait alors fréquemment le rôle de cadeau de Noël (dont beaucoup d’entre eux conservèrent longtemps une nature alimentaire), ce que souligne, on ne peut mieux, sa rareté et sa cherté d’alors.

Pour une bien étrange raison, on a durant longtemps opposé l’oranger amer (ou bigaradier) comme parfum et médicament, à l’oranger doux, considéré juste bon pour tenir sur les tables, mais jamais assez, semblerait-il, pour faire de lui un quelconque remède. 

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