En Egypte ancienne (il y a 3000 ans), celle des pharaons, où elle est déjà cultivée, la marjolaine est la plante dédiée à Osiris.
Elle était réputée antiseptique digestive et efficace dans les refroidissements. Dioscoride (Ier siècle) lui reconnaît une action contre les maux de tête.
Dans l'Enéide, la mythologie rapporte qu'Aphrodite, déesse de l'amour et de la fécondité, guérit les plaies d'Enée, son fils, pendant la guerre de Troie, grâce à la marjolaine qu'elle cueillit sur le mont Ida (Crète).
Dioscoride et Pline lui attribuaient déjà des propriétés curatives encore valables de nos jours !
La médecine traditionnelle l'utilisait en infusion sans sucre, pour calmer les troubles gastro-intestinaux, ou comme diurétique.
Des pommades étaient utilisées pour calmer toux et rhumes...
En médecine arabe, Ibn al-Baytar (XIIIe siècle) précise que la marjolaine est utile en usage local contre les obstructions de la tête et des narines, contre le hoquet, les migraines digestives et ferait aussi disparaître l'ivresse. Elle agirait en échauffant l'estomac et les viscères, résoudrait les gonflements, les obstructions et serait diurétique. La médecine copte, en Egypte, la recommande contre les affections des oreilles. Très prisée au Moyen Âge dans les affections nerveuses comme la paralysie, les vertiges et l'épilepsie, elle tombe dans l'oubli au XIXe siècle, période pendant laquelle son usage populaire se limite à son action stimulante sur le système digestif et antispasmodique intestinal.
En aromathérapie, Vanet (XXe siècle) la recommande dans l'anxiété, l'insomnie, l'instabilité psychique et dans les troubles digestifs comme les spasmes, l'aérophagie et les gaz.
La marjolaine, appelée aussi marjolaine des jardins, est appréciée fraîche, comme épice, dans le bassin méditérranéen et en Europe de l'Est.
La marjolaine est paraît-il symbole d'amour, de bien-être et de bonheur. C'est pour cette raison qu'elle est associée à la déesse Aphrodite. Elle aurait été créée par Vénus pour soigner les blessures causées par les flèches de Cupidon.
La marjolaine est originaire de Chypre et de Turquie. Depuis l’Asie mineure, la plante aromatique prisée se répandit dans tout le bassin méditerranéen où elle n’était pas seulement cultivée comme épice mais également pour ses vertus médicinales. Dioscoride, un médecin romain, mentionnait déjà la marjolaine, en 50 après J-C., dans son ouvrage médical « De materia medica ». Il pensait que l’herbe avait un effet de longévité et la recommandait pour assaisonner les plats de manière saine.
Aujourd’hui, la marjolaine est importée de Hongrie et d’autres pays des Balkans. Plus de 40 variétés de l’herbe aromatique vivace sont désormais connues. Les plus courantes en Allemagne se nomment fête de la récolte, marjolaine à feuilles et marjolaine allemande. Une variété de très bonne qualité vient de Thuringe.
La marjolaine portant l’appellation « qualité d’Aschersleben » est appréciée mondialement et le lien entre cette région et l’herbe aromatique est unique. On y couronne régulièrement le roi de la marjolaine – avec une couronne de marjolaine, bien sûr !
Nous traiterons avec circonspection l’origine de la terre natale de la marjolaine, puisque certains la disent asiatique, d’autres africaine. Qu’importe, elle aura su apporter ses charmes au pourtour méditerranéen depuis l’Antiquité. Chez les Égyptiens, elle est cultivée depuis 3 000 ans, ce qui est toujours le cas à l’heure actuelle. En effet, on trouve sur le marché européen des huiles essentielles de marjolaine à coquilles cultivée en Égypte. À l’époque des anciens Égyptiens, la marjolaine était qualifiée de plante d’Osiris.
On parle aussi de marjolaine au temps de Mithridate, autant pour ses vertus médicinales que pour la qualité de son parfum. Hyménée, dieu grec du mariage, portait une couronne de marjolaine, de fait, es Grecs et les Latins confectionnaient des couronnes de marjolaine destinées aux jeunes époux, ce que la symbolique crétoise de cette plante – l’honneur – accrédite, puisque cette plante est censée éloigner les séducteurs.
Lors de l’Antiquité, la marjolaine, sous forme de poudre, de décoction ou de potion vineuse, est déjà considérée comme diurétique, emménagogue et sternutatoire. La médecine, certes, mais aussi la cuisine, comme l’atteste sa présence au sein du De re coquinaria d’Apicius au IVe siècle ap. J.C. D’ailleurs, au Moyen-Âge, on trouve très souvent le nom de la marjolaine dans le Mesnagier de Paris, un traité culinaire du XIV ème siècle. Mais, avant cela, on rencontre la marjolaine sous la plume d’Albert le Grand qui, selon toute apparence, connaissait bien cette plante. En effet, il indique des propriétés médicinales reconnues (apéritive, résolutive, fortifiante). Elle est aussi conviée pour des emplois parallèles (aromatiser les vins, conserver la charcuterie).
Bien qu’on ait dit que la marjolaine aura été un des nombreux souvenirs des Croisades, sa culture en Europe occidentale n’est pas attestée avant le XVI ème siècle. Matthiole et Pauli parlent d’elle, Lémery sera peut-être le dernier, au XVII ème siècle, à faire état de son cas, puis elle tombera lentement dans l’oubli jusqu’à être quasiment inemployée au XIX ème siècle.
La marjolaine est une plante annuelle, voire bisannuelle, sous nos latitudes, mais reste vivace sous un climat plus chaud. Par exemple, en Tunisie, elle est utilisée comme culture intercalaire dans les rangs d’oliviers et atteint facilement plus d’un mètre, alors qu’en France elle dépasse rarement la moitié. Elle est dite semi-rustique. Bien qu’elle supporte des températures pouvant descendre jusqu’à – 7° C, elle craint le froid et l’humidité comme le thym et la sauge, alors que la sécheresse ne lui fait pas peur.