Efficacité et usages thérapeutiques de l’huile essentielle d’anis

L’anis, cette plante au parfum envoûtant et aux multiples vertus, nous invite à un voyage fascinant à travers l’histoire. Cultivé depuis plus de 4000 ans, ce trésor de la nature a traversé les époques, des rives ensoleillées du bassin méditerranéen aux tables des grands penseurs de l’Antiquité. Aujourd’hui, l’anis continue de susciter l’intérêt, non seulement pour son goût distinctif mais aussi pour ses nombreuses propriétés thérapeutiques. Dans cet article, nous allons explorer l’histoire riche et les utilisations variées de l’anis, un véritable cadeau de la nature qui a su conquérir le cœur et la santé de l’humanité au fil des siècles.

Selon le décret n° 2007-1198 du 3 août 2007, il est impératif que les huiles essentielles faisant partie de la liste B soient délivrées uniquement sur présentation d’une ordonnance médicale. Leur délivrance est réservée à l’industrie pharmaceutique car leurs effets indésirables potentiels (neurotoxicité, causticité, cancérogénicité, etc.) sont supérieurs aux bénéfices thérapeutiques attendus.

Quelle est l’histoire de l’anis ?

L’anis est originaire de l’est du bassin méditerranéen et d’Afrique du Nord, plus précisément du Moyen-Orient. L’anis est cultivé en Égypte depuis au moins 4.000 ans. D’anciens textes médicaux mentionnent l’utilisation des graines comme étant diurétiques, en cas de problèmes digestifs et de maux de dents. L’anis avait déjà la réputation, en médecines traditionnelles chinoise et hindoue d’être aphrodisiaque et galactogène.

L’anis rentrerait dans la composition de la « thériaque ». Il s’agit d’une formulation antique composée d’environ 50 ingrédients, incluant une concentration significative d’opium. Elle était réputée pour ses propriétés tonifiantes ainsi que son efficacité contre les toxines, venins et douleurs spécifiques.

Que dit-on de l’anis dans l’Antiquité ?

Durant l’Antiquité classique, on retrouve l’anis sur les tables ainsi que dans les armoires à pharmacie. Aux temps de Pythagore puis d’Hippocrate, on vanta sa capacité qui permettait aux femmes d’accoucher plus facilement en respirant son parfum. Mais, ceux-là, l’Histoire les a oubliés. On en fit même des pastilles antivenimeuses et des amulettes qu’on plaçait sous les oreillers afin qu’elles permettent aux dormeurs de chasser les mauvais rêves. 

Dioscoride, au Ier siècle de notre ère, écrit à son sujet que l’anis « réchauffe, sèche et dissout, facilite la respiration, soulage la douleur, favorise l’élimination urinaire et calme la soif ». Il indique alors que l’anis facilite la respiration, qu’il soulage les douleurs et qu’il apaise la soif. Ce qui, à ce jour, est toujours d’actualité. Son emploi devait donc être très courant à l’époque.

Quant à Pline l’Ancien, il déclare qu’elle a « le pouvoir du sommeil et la jeunesse du visage. » Dans un autre ordre d’idée, environ 70 après J.-C, il en a décrit les propriétés oestrogéniques ! Il eut la faveur des moines bénédictins depuis le VIIIe siècle.

Les Romains appréciaient beaucoup l’anis parce qu’elle facilitait la digestion. Ils en truffaient un petit gâteau qu’ils servaient généralement à la fin des orgies gastronomiques. Chez les Grecs, on l’appelle tragionpimpinella chez les Romains (mot qui désigne aussi les pimprenelles qui n’ont pas de rapport avec l’anis).

Selon certains auteurs en Inde, la connaissance de cette substance remonte au Ve siècle av. J.-C. Figurant dans les Véda, son ancienneté pourrait remonter à plus loin dans le temps. Ayurvéda et médecine traditionnelle chinoise en firent l’usage et indiquaient déjà le rôle galactogène de l’anis.

Quel est son usage au Moyen-Age ?

Elle était beaucoup utilisée au Moyen-Age, grâce à Charlemagne qui en avait ordonné la culture en 812.

En Bourgogne, lors de la fondation de l’abbaye de Flavigny, en 719, des moines bénédictins inventèrent le célèbre bonbon, l’Anis de Flavigny, composé d’une graine d’anis enrobée de sirop de sucre. Aujourd’hui, il est aromatisé avec différents parfums, anis, violette, rose, réglisse, menthe. On considère ce produit comme le bonbon le plus ancien de France.

En 1305, en Angleterre, l’anis fait partie des épices taxées pour la réparation du Pont de Londres. En 1453, il était encore sous la surveillance étroite de la Compagnie des épiciers de Londres.

Le Moyen-Âge évoquera lui aussi les qualités thérapeutiques, aromatiques et culinaires de la plante à travers le Capitulaire de Villis, l’école de Salerne et Albert le Grand.

Cultivé en grand en Alsace au XIXe siècle, il est vrai que cette « semence chaude » (terme par lequel on désigne la coriandre, le fenouil, l’anis et le carvi) n’est pas issu de ces terres froides. En effet, il est originaire du Proche-Orient (Syrie, Turquie…). Ainsi, selon son aire de culture, la couleur de ses graines peut changer, ses qualités aromatiques également. Par exemple, on dit de l’anis de Tunisie qu’il est vert et doux, alors que l’anis russe, noirâtre, est de piètre qualité.

Quelles sont les caractéristiques de cette plante ?

L’Anis, de son nom botanique Pimpinella anisum L., est une plante de la famille des Apiaceae (Umbelliferae).

Quels sont les attributs botaniques de la plante ?

L’anis vert se caractérise comme une plante herbacée qui adopte un cycle de vie annuel ou bisannuel. Elle s’étend sur une hauteur variant de 50 à 80 centimètres. La structure de cette plante inclut une tige érigée, creuse en son centre. Au niveau foliaire, la plante présente des feuilles vertes et duveteuses. Leur configuration alterne le long de la tige. Ces feuilles, initialement non segmentées et munies de dents à leur base, se transforment progressivement en segments étroits et fins à mesure que l’on s’approche du sommet de la plante.

Pour ce qui est des conditions de croissance, l’anis vert privilégie les environnements ensoleillés et chauds. Elle s’épanouit principalement sur des sols sablonneux ou calcaires. La récolte des graines mûres s’effectue généralement deux mois après la phase de semis, durant l’été. Elle se réalise le matin afin de préserver la saveur des graines.

Quelle est la période de Floraison ?

La période de floraison s’étend généralement de juillet à août, au cours de laquelle la plante développe des fleurs blanches. Ces dernières se rassemblent en formations appelées ombellules, qui à leur tour constituent des ombelles composées de 8 à 15 rayons. La plante ne présente pas d’involucre.

Concernant la fructification, les akènes générés sont de forme ovale et allongée, mesurant environ 2 millimètres de long. Leur coloration tend vers un gris-vert et leur extrémité supérieure est rétrécie. Ces akènes sont couverts de duvet et renferment des graines qui se distinguent par leur arôme prononcé.

Quelles sont les utilisations de l’huile essentielle d’anis ?

L’huile essentielle d’anis est le nom commun donné à l’huile essentielle obtenue par distillation à partir des fruits secs et mûrs de la plante Pimpinella anisum L.

Quel est son mode d’action ?

Son mode d’action présumé dépend de l’action de ses différents constituants chimiques : trans-anéthole (Phénylpropanoides, 82%), des monoterpènes (8%, Linalol) et des Sesquiterpène (8% ; himachalène, béta-bisabolène, zingibérène). L’anéthole contenu dans cette huile essentielle est un antalgique, augmente les sécrétions pulmonaires et stimule l’expectoration et a une action oestrogène-like (dimères de l’anéthole : dianéthole et de l’anisaldéhyde : dianisoïne).

Le principe actif majeur de l’anis vert est l’anéthol, qui constitue environ 82 % de l’huile essentielle. Expérimentalement, dans le tube à essai, l’anéthol a démontré des propriétés antibactériennes et antimycotiques (contre les champignons microscopiques). En revanche, aucune étude clinique chez l’homme n’a prouvé l’efficacité de l’anis vert ou de son huile essentielle. Néanmoins, lorsque l’huile essentielle d’anis vert est injectée à des animaux, elle produit des effets similaires à l’injection d’hormones féminines (estrogènes). De plus, chez des animaux malades, ces injections réduisent la toux et diminuent les contractions de l’intestin (effet spasmolytique).

Quelles en sont les indications ?

Ses graines et son huile essentielle sont utilisées principalement pour leurs propriétés apaisantes sur les troubles digestifs (digestion difficile, ballonnements, flatulences). Elle a également des actions sur la toux ainsi que sur les symptômes du rhume et de la coqueluche.

L’anis vert favorise également, comme le fenouil et la badiane de Chine, la montée de lait après l’accouchement. L’huile essentielle d’anis vert s’utilise pour éloigner les insectes, et parfois pour ses propriétés antibactériennes.

Dans la tradition, l’anis vert est également utilisé en cas de règles irrégulières, d’infections urinaires, d’affections hépatiques, voire de tuberculose. Il est également considéré comme un tonique qui pourrait relancer l’appétit et soutenir le désir sexuel.

Quelle est la posologie ?

  • L’huile essentielle d’anis vert peut être utilisée en inhalation lors de rhume ou de bronchite. Il suffit de diluer quelques gouttes d’huile essentielle dans un bol d’eau bouillante et d’inhaler les vapeurs. Un mouchoir imprégné de l’huile peut aussi être utilisé pour décongestionner les voies respiratoires.
  • Pour appliquer l’huile essentielle topiquement, il faut la diluer dans une huile végétale et la masser sur les zones concernées. Cette utilisation a des effets digestifs, stomachiques, apéritifs, carminatifs, antalgiques, vermifuges, toniques et de régulation menstruelle.
  • En tant que bain de bouche, on mélange à parts égales l’huile essentielle d’anis avec l’huile essentielle de Syzygium aromaticum dans une solution de 50 ml d’eau et 50 ml de solution alcoolique. Une cuillère à café de cette préparation diluée dans un verre d’eau offre un effet rafraîchissant.

En combinaison avec l’huile essentielle d’Ocimum basilicum var basilicum, elle sert à atténuer les spasmes digestifs et neuromusculaires. En synergie avec les huiles d’Artemisia dracunculus et d’Ocimum basilicum var basilicum, une application sur le bas-ventre peut soulager les douleurs menstruelles.

Quelles sont les contre-indications à l’utilisation de cette huile essentielle ?

L’allergie connue à l’anis vert ou à l’anéthol, ou à toute plante apparentée comme le céleri, le cumin, la coriandre, le fenouil ou l’aneth en contre-indique l’utilisation. On déconseille l’utilisation de cette huile essentielle pour les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que pour les jeunes enfants. Les personnes asthmatiques et personnes sous traitement anticoagulant doivent se référer à un professionnel de santé avant toute utilisation. De par son action oestrogène-like, son emploi doit être éviter en cas de cancers hormonaux dépendants. Cette huile essentielle est neurotoxique et abortive.

Que pense l’EMA à propos de l’Anis en huile essentielle ?

Le HMPC a conclu, sur la base d’une utilisation prolongée en Europe, que les préparations à base d’huile essentielle d’anis sont efficaces pour traiter les symptômes légers d’indigestion, y compris les ballonnements et les flatulences. Ces préparations servent également d’expectorants pour les toux liées aux infections des voies respiratoires supérieures.

Seuls les adultes peuvent appliquer ces médicaments et la durée d’administration ne doit pas dépasser deux semaines. En cas de persistance ou d’aggravation des symptômes, une consultation avec un professionnel de santé qualifié est nécessaire.

L’évaluation du HMPC sur les préparations à base d’huile essentielle d’anis pour le traitement de l’indigestion et de la toux s’appuie sur leur classification comme « usage traditionnel ». Cette désignation implique qu’en dépit de l’absence de données concluantes provenant d’essais cliniques, l’efficacité de ces formulations phytothérapeutiques est plausible. De plus, des preuves existent démontrant leur utilisation sécurisée pendant une période minimale de 30 ans, dont au moins 15 au sein de l’Union Européenne. L’évaluation du HMPC a également pris en compte des études en laboratoire révélant les propriétés relaxantes de cette huile sur les muscles intestinaux et les voies respiratoires. L’emploi prévu de ces médicaments ne requiert pas de surveillance médicale.

Les individus de moins de 18 ans, ainsi que les patients allergiques à l’anis ou aux plantes de la famille des Apiacées (Umbelliferae), notamment cumin, céleri, coriandre, aneth et fenouil, doivent éviter les formulations contenant de l’huile essentielle d’anis. L’exposition à cette huile peut provoquer des réactions allergiques cutanées ou respiratoires.

Quiz sur l’huile essentielle d’anis

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  1. Quelle est la famille botanique de la plante d’où provient l’huile essentielle d’anis ? a) Lamiaceae b) Apiaceae c) Asteraceae
  2. Quel est le principal composant chimique de l’huile essentielle d’anis ? a) Linalol b) Anéthol c) Caryophyllène
  3. Quelle est une des principales utilisations de l’huile essentielle d’anis ? a) Traitement de l’acné b) Soulagement des troubles digestifs c) Stimulant capillaire
  4. Quelle précaution doit-on prendre lors de l’utilisation de l’huile essentielle d’anis ? a) On peut l’utiliser sans restriction. b) On déconseille son utilisation aux femmes enceintes et allaitantes. c) On doit la consommer pure.
  5. Quel effet l’huile essentielle d’anis a-t-elle démontré dans les études sur les animaux ? a) Effet anti-inflammatoire b) Effet sédatif c) Effets similaires aux hormones féminines

[ Réponses : 1-b, 2-b, 3-b, 4-b, 5-c ]

Maintenant que vous avez testé vos connaissances sur l’huile essentielle d’anis, nous vous invitons à partager vos réponses et votre score en commentaires ! C’est une excellente façon d’en apprendre davantage et de voir comment vos connaissances se comparent à celles des autres. N’hésitez pas à discuter des questions et à partager vos propres expériences ou conseils liés à l’utilisation de l’huile essentielle d’anis. Vos retours sont précieux et permettent d’enrichir la discussion autour de ce sujet fascinant. Alors, quel est votre score ?

Références:

https://theses.hal.science/tel-01222964

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3405664/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10347090/

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22926042/

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